Le Cursinu est un chien polyvalent, à ce titre la chasse n’est pas sa seule raison d’exister. Par conséquent, il s’adapte à d’autres activités comme la protection (du troupeau et/ou de son maître et/ou de ses biens), le pistage et la recherche ou encore les sports canins.
Autrefois, il suivait partout le patron et l’assistait dans ses activités quotidiennes, parmi lesquelles la partie de chasse du dimanche. Lorsqu’il était au troupeau, dans le maquis, il pouvait quelquefois capturer des petites proies afin de se nourrir. Raison pour laquelle il est susceptible d’attraper et mettre à mort un marcassin, un faon, un renard ou encore un lièvre… Mais face à un sanglier ou cervidé adulte, il sait garder ses distances et le maintient « au ferme » en attendant le chasseur. Il a l’instinct des chiens de troupeau, passant d’un côté à l’autre de l’animal au gîte ou tournant autour sans agressivité ni trop d’allant. Il ne prend pas de risques, ni ne provoque le départ intempestif du gibier embusqué. Surtout, il ne le « coiffe » pas. D’ailleurs, s’il le touche lors du TAN chasse, il est disqualifié.
Exciter un chien dès son plus jeune âge sur une tête ou une peau, histoire de l’aguerrir, peut aller à l’encontre de sa nature et le mettre en danger par la suite. Il est imprudent de l’inciter à dépasser ses limites. En revanche, l’usage adéquat d’un tel leurre peut permettre de modérer ses ardeurs, ce qui présente deux avantages : un ferme efficace, limitant la fuite du gibier et une réduction des risques de blessures.
Le chien corse est apte à relever une voie et poursuivre le gibier avant et/ou après un ferme. Ses qualités sont innées, et ne sont absolument pas acquises aux cours de séances immorales qui ne flattent que l’égo de certains propriétaires. Bien sûr, elles peuvent se bonifier avec le temps et une pratique prudente. Encore faut-il que le maître fasse preuve de suffisamment de patience et réflexion, qu’il communique avec son chien, et l’autorise à devenir un chien « de tête », qui raisonne avant d’agir.
Le Cursinu n’est pas un chien courant, il est un « cane d’appressu » (qui suit son patron) en Corse du Sud et un « ghjacaru da coscia » (près de la cuisse) en Haute Corse. Il quête à proximité et sa course n’est pas longue. Il n’est pas non plus un chien de meute, il chasse seul, en duo ou en trio au grand maximum. Il est dommageable de l’associer à des chiens mordants qui s’accrochent au gibier jusqu’à leur mort parfois. Quoi qu’il en soit, l’utiliser en groupe à seule fin de réaliser des poussées vers les tireurs postés est très réducteur au regard de ses capacités naturelles. Le Cursinu chasse en tout petit comité, dans le calme de la nature où seul son Nichjà perce le silence.
De très nombreux chasseurs, hommes et femmes, sont respectueux de l’éthique inhérente à leur activité. Quelques autres ont moins d’égards pour la faune et la souffrance canine. S’éloigner des aptitudes naturelles du Cursinu pour ne viser que le tableau est souvent funeste.